2015-03-10 Blog 5 Mardi 10 mars. Appareillage de
2015-03-10 Blog 5
Mardi 10 mars. Appareillage de St Thomas vers Culebra (Porto Rico)
Après une nuit sans histoire au mouillage de Charlotte Amalie, alors que les premiers paquebots arrivent pour débarquer leur cargaison humaine,
nous appareillons à 8h30 en saluant au passage Pierre-Jo Dumas le propriétaire d’Eraünsia, également de la flottille Medhermione, qui est venu mouiller derrière nous hier après midi. Le génois établi nous filons vers Flamingo bay en laissant derrière nous les énormes paquebots déjà à quai.
Mouillage paisible à 9h, quasiment seuls à Flamingo bay pour un bain matinal bien agréable et nous repartons à 9h30 cap vers Culebra. Un alizé bien établi nous pousse sous génois seul à 6/7 nœuds. A 12h15 nous entrons dans le chenal d’accès à Ensenada Honda toujours avec le génois que nous finissons par rentrer pour passer au moteur et trouver une place dans un mouillage pas trop encombré mais très venté.
Une fois mouillés et après notre déjeuner nous débarquons pour prendre la direction de l’aéroport à courte distance afin d’effectuer les formalités. Début d’un grand moment. Nous ne sommes pas les seuls et le seul officier présent n’est pas d’un abord particulièrement aimable mais nous savons qu’il faut être patient et plutôt humble. Première question de l’officier : avez-vous téléphoné ? Réponse du plaisancier: euh…non. You have to call first. On a envie de répondre: mais puisque nous sommes là, pourquoi téléphoner. On se garde bien de prendre ce risque et on demande quel numéro appeler. Il nous le donne et on essaye avec notre portable et alors on tombe sur la machine qui nous dit qu’elle ne peut pas reconnaitre notre téléphone. Un essai avec la cabine téléphonique dans le hall de l’aéroport se solde par un échec car il n’y a pas de tonalité. Devant notre air désespéré, un américain à proximité qui s’avère être un pilote d’avion taxi nous propose le sien. Sympa. On arrive effectivement à avoir un opérateur qui nous demande tous les renseignements sur le bateau, les passagers, noms, numéros de passeport, etc. les armes à bord, les fruits, les animaux et j’en passe. Après avoir donné tous ces éléments il nous dit d’aller revoir l’officier que nous avons déjà vu pour qu’il nous délivre le permis de naviguer aux USA. L’officier en question nous fait alors remplir des formulaires où il faut remettre tous les éléments déjà donnés au téléphone, on se demande pourquoi mais on se garde bien de le dire tout haut. Bref après avoir vérifié nos visages conformes aux photos d’identité et tamponné de multiples documents on sort du bureau muni du précieux sésame. L’affaire a quand même duré près de deux heures et quand nous arrivons au village tout est fermé car, comme à St Thomas, tout s’arrête à 5 heures. Un peu dépités nous rentrons à bord pour un ti-punch réconfortant et le dîner. Le vent ne faiblit pas, entre 20 et 25 nd. Le mouillage à l’air de tenir.
Demain cap vers Vieques avec le sentiment que Culebra ne nous laissera pas un souvenir impérissable.
Mercredi 11 mars : de Culebra à Vieques
Tout avait relativement bien commencé par un réveil normal à 7h00 pour un appareillage paisible à 8h15.
Apparemment les Dieux de la mer et surtout Eole nous attendaient pour nous tester. Déjà dans le chenalage de sortie nous avons reçu notre premier grain bien solide juste au moment où nous passions la passe la plus étroite. Le grain passe et l’on espère qu’il sera le seul. Grosse illusion. Au cap au sud vers la pointe Est de Vieques tout se passe bien et nous y arrivons assez vite avec une vitesse de 6/7 nd. Cependant un grain se rapproche et le skipper qui a encore le sourire a quand même pris ses précautions en capelant la veste de quart.
Malheureusement juste après le point tournant pour mettre le cap à l’Ouest, le grain arrive et se renforce avec un vent qui monte à 40nd. La mer de l’arrière se creuse sous l’effet de la remontée des fonds à l’approche du cap. Le bateau est de plus en plus difficile à contrôler et à un moment donné il remonte au lof avec des creux de 2 à 3 mètres et le génois passe de l’autre côté. Un sac d’écoute nous empêche de le reborder et il se met en drapeau en battant furieusement. Le moteur est lancé pour redevenir manœuvrant et nous tentons de rentrer le génois. Alain avec son harnais de sécurité se positionne à tribord pour essayer de souquer sur l’enrouleur. Malheureusement l’enrouleur déjà très dur en temps normal est impossible à manœuvrer. Le bateau roule bord sur bord, la mer est blanche, le génois continu à claquer et se déchire. La situation devient critique. Finalement on arrive à reprendre un cap vent arrière, le vent faiblit légèrement et Alain arrive à débloquer l’enrouleur et parvient à rouler le génois en lambeaux. Il nous faut un certain temps pour évacuer le stress, reprendre nos esprits et constater les dégâts. Le génois est inutilisable. L’étai volant que nous avions frappé à tribord s’est enroulé autour du mât. A part cela rien de grave.
Nous poursuivons notre route au moteur vers Sun Bay que nous atteignons à 13h30. Très belle baie avec une jolie plage bordée de cocotiers. Chantal et Dominique se baignent pour se remettre de leurs émotions. Paul teste la chaise en se faisant monter à mi- mât par Alain au winch pour récupérer l’étai volant.
Nous faisons la pause déjeuner profitons du cadre magnifique de cette baie. Chantal va un peu mieux après avoir vu sa dernière heure arriver ainsi que l’équipage qui a bien récupéré.
Cependant ce n’est pas la fin de nos ennuis, en effet, la pompe du groupe eau se met en route permanente et nous nous apercevons qu’un tuyau au niveau du chauffe eau s’est déconnecté et que les fonds sont pleins d’eau. Nous écopons 150 litres d’eau à la main car la pompe de cale ne marche pas.
Nous arrivons à remettre en place le tuyau pour stopper la fuite.
A 15h30 nous quittons le mouillage de Sun Bay pour aller mouiller en face de la bourgade d’Esperanza. Nous allons à terre faire quelques courses et comme les bars n’ont pas d’Internet nous rentrons à bord, non sans avoir immortalisé notre passage sur le Malecon d'Esperanza.
Nous continuons notre écopage des fonds. Il semble qu’il y ait toujours une fuite malgré notre réparation. C’est ce qui se confirme peu après quand la pompe travaille encore dans le vide et que nous passons sur le réservoir avant pour récupérer une situation apparemment normale. Comme la jauge du réservoir arrière ne fonctionne pas nous en concluons que ce réservoir est vide et que nous ne pouvons utiliser que l’avant.
Demain il faudra mettre en place la trinquette avant de partir vers Puerto Patillas.
Jeudi 12 mars : d’Esperanza à Puerto Patillas.
Aussitôt après le petit déjeuner, la trinquette est mise en place sur l’étai volant. Nous appareillons à 9h. Contrairement à hier il fait beau et il n’y a pas de grains à l’horizon. Le vent est stable entre 15 et 20 nd. Nous établissons la grand voile avec deux ris et la trinquette. Peu de temps après comme le vent est stable et pas trop fort nous larguons un ris et nous avançons à 5/6 nd. La traversée de Vieques à l’île principale de Porto Rico s’effectue sans encombre. Rien à voir avec la veille. Nous mettons la traîne à l’eau sans succès. Nous longeons la côte sud qui semble être agréable avec de longues plages de sable blanc bordées de cocotiers.
Notre histoire d’eau n’est toujours pas finie car nous continuons à écoper les fonds. Nous sortons encore 50 litres ce qui fait que nous arrivons à 200 litres soit quasiment la totalité de la contenance du réservoir arrière.
Nous arrivons au mouillage de Puerto Patillas à 15h30. Abalone, le bateau de Gilles de la Taille, est déjà là. Nous mouillons à proximité. Partis en zodiac pour faire un tour à terre ou il n’y a pas grand-chose.
Reçu un message des Aury nous apprenant que Bertrand doit se faire opérer. Ils ne pourront pas venir nous rejoindre. Grosse déception et nous pensons beaucoup à Bertrand en espérant que tout se passe bien pour lui.
A 18h30 nous allons à bord d’Abalone à l’invitation de Gilles pour prendre un ti-punch. Gilles a un équipage de jeunes sympathiques.
Retour à bord pour dîner. La soirée est agréable. Enfin une vraie nuit tropicale encore que la température soit un peu juste.
Vendredi 13 mars : de Puerto Patillas à Ponce.
Nuit calme. Branle bas à 6h00. Le skipper appelle le club nautique à Toulon par Iridium pour signaler l’état du génois et parler des problèmes d’eau.
Appareillage à 7h15 en saluant au passage Abalone qui reste pour la journée.
Etabli la grand voile et la trinquette et mise de cap vers Ponce. Le ciel est un peu plus chargé qu’hier. Y aura-t-il des grains ?
Nous faisons route paisiblement à 5 nd et la ligne est mise à l’eau. Nous avons en vue un catamaran parti un peu avant nous et nous le remontons doucement. Bellatrix sans son génois et sans eau douce marche encore bien. Petite consolation. A part ce catamaran il n’y personne d’autre sur la mer jolie et c’est un comme cela depuis le départ de St Thomas.
Le rapala est remonté et on constate qu’il s’est fait manger à moitié. Grosse déception. Qu’à cela ne tienne un deuxième est remis à l’eau. Remonté quelques temps plus tard, on constate qu’il a subit le même sort. C’était les rapalas de Jean-Claude, rescapés d’une traversée précédente. Cette fois le sort ne leur a pas été favorable. Le poisson à la tahitienne n’est pas encore pour aujourd’hui.
En fin de matinée le vent se renforce un peu et nous faisons des pointes de vitesse à 9 nd. Notre arrivée à Ponce se présente bien.
Finalement nous sommes arrivés au mouillage du Yacht club de Ponce à 15h30 et après être allés au bureau de la Marina, nous nous sommes amarrés à 17h30 aidés par Hubert Pinon et Michel Mazarguil de Diadem. Nous les retrouvons à bord de Diadem pour un pot à 19h. Il y a aussi Aldébaran.
Nous restons demain à Ponce et l'appareillage est prévu dimanche 15 mars.
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F90%2F09%2F1339119%2F106193904_o.jpg)
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)