7 juillet. De Greenport à Newport. La veille

7 juillet. De Greenport à Newport.

La veille après avoir mis Benoit dans le train nous sommes allés faire quelques courses avant de rentrer à bord. Le plan d’eau est plein de dériveurs d’écoles de voile et le spectacle est très beau. Nous sommes ensuite redescendus à terre en fin d’après midi pour envoyer les mails, le blog et prendre la météo. L’ambiance du yacht club est très « friendly ». Nous avons ensuite dîné en terrasse.

A 7h du matin nous avons quitté notre mouillage et commencé le chenalage de sortie. Le temps est gris.

Bientôt c’est la brume qui s’installe suivie d’un brouillard très épais. Nous sommes dans l’humidité et bientôt les polaires sont trempées et il ne fait pas chaud. Il faut sortir les cirés qui sont bien appréciés.

Dans la purée de poix nous entendons de sirènes de brume et parfois des bruits de moteur sans voir les bateaux. Un voilier sort de la brume sur tribord et nous nous croisons à 20m. Heureusement les plus gros bateaux sont, comme nous, équipés d’AIS (Automatic Information System) et nous pouvons avoir des informations sur leur route et leur distance de passage. Certains passent à moins d’un demi nautique (500m) sans que nous puissions les voir. Nous détectons Abalone devant nous et Paul, à la barre, décide d’aller lui faire un petit passage. Nous nous rapprochons de plus en plus sans le voir. A un moment on entend la voix de Gilles criant avec un brin d’inquiétude: « Oh ! Tu me vois ? » Effectivement nous l’apercevons sortant du brouillard à 50m, tel le vaisseau fantôme. Nous échangeons nos impressions et nous reprenons notre route.

Petit à petit le vent force un peu et nous pouvons passer à la voile et couper le moteur peu après 10h. Le brouillard ne se lèvera qu’après midi. Nous poursuivons sous voile de manière très agréable toute l’après midi. Il ne fait toujours pas très beau ni très chaud. Nous arrivons à l’entrée de Newport.

Accostage en face de la ville juste à côté du fort Adams, l’une des fortifications les plus importantes des USA. P’tit mousse est déjà là et Diadem accoste un peu plus tard. Notre point d’accostage est juste à côté de la jetée où doit accoster l’Hermione demain.

Nous appelons les US Coast Guards pour leur signaler que nous sommes arrivés à Newport dans l’état de Rhode Island. Il faut faire cet appel chaque fois que l’on change d’état. Paul qui s’est chargé de l’appel observe qu’il n’a eu aucune difficulté à comprendre son interlocuteur qui parle un américain proche de l’anglais. Ce n’est pas comme dans le sud.

Pour l’apéritif nous recevons Diadem que nous avions essayé d’avoir par deux fois sans succès. Cette  fois et la bonne. Comme Luc et Delphine d’Alex Marie qui est au mouillage sont là, ils se joignent à nous peu après, ce sont les quatre de P’tit Mousse qui nous rejoignent.

Un peu plus tard Thierry, Aude et Jean-Pierre de K8 complètent l’assemblée. Tout le monde arrive à se trouver une petite place et surtout un verre. Ambiance sympa. Heureusement que nous avions fait le plein de rhum à Greenport car avec une telle équipe le niveau baisse rapidement et l’on risque de se retrouver à marée basse.

8 juillet. Newport.

Matinée consacrée aux tâches ménagères. D’autres bateaux de Medhermione viennent nous rejoindre pour l’accueil de l’Hermione.

Paul va ensuite avec Benoit de P’tit Mousse et Jean-Pierre de K8 faire des courses grâce à l’amabilité d’un skipper français qui nous a proposé de nous amener au super marché. Retour à bord à midi. L’Hermione est en présentation pour l’accostage.

A l’issue de l’accostage nous déjeunons en zappant les discours d’accueil que nous commençons à connaître par cœur.

Ensuite nous partons en zodiac pour traverser la baie et accoster au Maritime center. Nous partons à pied visiter les « Mansions ». Ce sont les superbes maisons, résidences d’été, construites fin 19^ème début du 20^ème par les milliardaires de l’âge d’or. Nous n’avons eu le temps que d’en visiter deux : the Elms et the Breakers. La première datant de 1901 et construite par le magnat du charbon : Edward Berwind. La seconde datant de 1895 construite par Cornelius Vanderbilt ayant fait fortune grâce au chemin de fer. Il y en a beaucoup d’autres à Newport.

Retour en ville en passant par le chemin le long de la mer.

 Nous dînons dans un restaurant à proximité du Maritime center.

Après avoir pris nos messages et la météo sur internet nous reprenons notre zodiac pour rentrer de l’autre côté de la baie. Il fait presque nuit et nous avons omis de prendre un fanal. Au milieu de la baie nous sommes rattrapé par un gros zodiac aux feux rouges et bleus qui nous intime par un coup de sirène bref mais autoritaire de stopper. Nous obtempérons sans discuter. Il nous dit que nous devons avoir une lumière et des gilets de sauvetage. Ce que nous n’avons pas. Nous adoptons le profil le plus humble possible et après nous avoir demandé d’allumer la lumière d’un téléphone portable, il nous laisse partir. Nous sommes satisfaits d’avoir échappé à l’amende.

Retour à bord. Sur le quai les Medhermionistes terminent la soirée en chantant et nous allons à bord d’Eraünsia notre voisin de quai pour un dernier verre. Il y a aussi l’équipage de P’tit Mousse.

9 juillet. Newport. En mer.

Aussitôt après le petit déjeuner, Valère et Paul partent en zodiac vers le maritime center pour essayer de retrouver le téléphone portable US que Valère a dû laisser sur le rebord de la fenêtre où il s’était installé hier soir pour prendre ses mails. Il fait assez beau et il n’y a pas trop de vent. Cette fois nous avons nos gilets de sauvetage.

Coup de chance le téléphone est bien au Maritime Center. Quelqu’un l’a trouvé et ne l’a pas gardé pour lui. Les gens sont plutôt honnêtes aux USA, surtout où nous sommes c'est-à-dire en New England. Nous profitons de ce que nous sommes en ville pour faire quelques courses avant de rentrer à bord.

Préparation de l’appareillage. Les autres bateaux Medhermione sont déjà partis. Déjeuner rapide en terminant notre poisson et nous quittons notre quai à 12h30.

Navigation au moteur car il n’y a pas de vent. Nous rattrapons Diadem qui s’amuse à faire de la voile sans progresser sur la route.

Vers 17h30, Valère décide de mettre son rapala magique à l’eau. En cours d’opération le rapala se prend dans un casier que Sylvain à la barre n’est pas parvenu à éviter. La ligne casse et le magnifique rapala disparait corps et biens à la grande déception de Valère et de l’équipage qui se voit privé de la possibilité de reprendre un poisson comme celui de la fois précédente, le fameux Tassergal plus communément appelé Blue Fish comme nous l’avons appris hier soir.

Nous continuons à progresser vers l’entrée du Cape Cod canal. A 21h nous arrivons à proximité de l’entrée du canal et nous mouillons pour attendre l’heure favorable de passage avec l’aide de la marée montante. Tout le monde va prendre un peu de repos.

10 juillet. De Cape Cod canal à Boston.

A deux heures du matin tout le monde est sur le pont et l’ancre est relevée à 2H25. Cap vers l’entrée du canal. Il y a beaucoup de feux, vert, rouge, blanc, orangé et il est parfois un peu difficile de s’y retrouver. Nous entrons dans le canal à 3h15. Nous avons un courant portant de 4nd ce qui fait que nous avançons à entre 8 et 9 nd ce qui est rapide. George, notre pilote automatique a parfois du mal à gérer le courant ce qui fait que le bateau avance en dandinant du cul comme une vrai cocotte. Nous passons sous le pont du chemin de fer qui s’abaisse une fois par jour en interdisant le passage pour faire passer le train qui transporte les ordures des agglomérations du Cape Cod vers l’incinérateur.

A 4h10 nous sortons du canal. Il y a un peu de vent et il pleut. Nous établissons les voiles et nous pouvons couper le moteur en faisant route au nord vers Boston.

Les instructions nautiques signalent que cette zone est un refuge de baleines. Nous n’en verrons pas au cours de la matinée.

A 7h en voulant allumer le gaz, Paul constate qu’il n’y en a plus. Changement de bouteille américaine, c’est la même chose. Une tentative avec une bouteille de butagaz se solde par le même échec. Sans doute est-ce le détenteur qui débloque. Cela ne va pas être facile d’en trouver un autre.

La pluie a cessé mais le temps est gris et il ne fait pas très chaud. Beaucoup de casiers de pêcheurs. Sans doute pleins de langoustes.

En fin de matinée le temps s’éclaircit et nous arrivons à allumer les feux de la gazinière. Le détenteur devait souffrir de l’humidité. Avec un peu de soleil et un café ou un thé chaud la vie est nettement plus agréable.

Vers 11h30, nous commençons notre chenalage en direction du port de Boston. Nous distinguons sur tribord l’usine de retraitement des eaux du port ressemblant à un ensemble d’œufs monumentaux.C'est ensuite le passage sous l'axe d'approche de l'aéroport et devant les gratte ciel de la ville avant d'arriver à notre Marina où les bateaux de Medhermione arrivent au fur et à mesure.

A 17h30 tous les Medhermionistes partent vers la plus ancienne librairie des USA où nous sommes reçu par des descendants de La Fayette et le consul Général. Belle réception dans un cadre prestigieux avec un buffet superbe. Tout le monde est satisfait.